Historique des voiles de Saint Tropez

Héritières de la Nioulargue, les Voiles de Saint-Tropez expriment une alchimie exceptionnelle, alliance du
plaisir de naviguer et d’un sens inné de la fête. Patrice de Colmont, directeur du Club 55 et fondateur de
l’événement, et André Beaufils, Past-président de la SNST, témoignent.

On dit que l’origine des Voiles de Saint-Tropez tient à une rencontre qui a eu lieu il y a plus de trente ans.
Il y a Patrice de Colmont qui raconte (voir “Comment tout a commencé !”) mais il y a aussi l’équipe qui vous
accueille chaque année dans la salle de Presse. Elle a résumé pour vous toute l’histoire des Voiles en quelques
paragraphes. A lire sans attendre :

Il y a des soirs où l’on a des idées… de génie. Tout a commencé ce 29 septembre 1981, où un défi sans grand
intérêt sportif, si ce n’est de défendre un honneur de marin, est lancé entre Pride, le Swan 44 américain de Dick
Jason, et Ikra, le 12M JI skippé par Jean Lorrain. Le défi est on ne peut plus simple : départ au pied du village de
Saint-Tropez à la Tour du Portalet, virer la marque du haut fond de la Nioulargo (soit «nid du large» en provençal)
et arriver devant le restaurant, le «Club 55», situé sur la plage de Pampelonne. Si pour l’anecdote, Ikra l’emporta
devant Pride, pour l’histoire, ce défi donna naissance, grâce à la spontanéité et l’enthousiasme de Patrice de
Colmont, à la «Club 55 Cup».
Et de cette régate va naître un événement unique, un rassemblement à part qui va permettre de faire régater des
bateaux de course ordinaires avec de prestigieux maxis yachts, des prototypes ultras sophistiqués avec des yachts
classiques aux histoires longues comme des jours sans vent. L’incomparable et inimitable Nioulargue va ainsi
naître et va, pendant quinze années, mélanger les plus grands marins à des propriétaires de tout calibre. Imaginez
que des majestueux Classe J vont alors pouvoir croiser l’étrave avec des bateaux de course de la dernière
génération… Imaginez que la partie de joute nautique une fois terminée se continuera en partie de boules et
anchoïade improvisées sur la place des Lices…
Et si on retrouvera chaque année ce même état d’esprit et cette simplicité bon enfant, chaque année verra aussi son
coup d’éclat, son miracle ou son apparition. 1984 verra le géant Class J Velsheda croiser dans le golfe tandis
qu’Eric Tabarly à la barre du maxi Coriolan IV bataillait ferme contre le maxi d’Herbert von Karajan Helisara ou
contre Harold Cudmore, alors à la barre de Gitana.
En 1988, c’est John Parkwright IV, armateur de France II, qui lance un défi à d’autres bateaux alors que les
régates officielles sont annulées en raison du fort Mistral qui souffle sur la presqu’île. Il demande juste que l’on
donne le départ et que l’on note l’arrivée. La Florida Cup (devenue aujourd’hui Défis Jean Lorrain) est née et sera
témoin de fantastiques duels comme celui opposant Astra à Candida ou bien en 1992 le Class J Endeavour et Ville
de Paris, alors récent challenger pour la Coupe de l’America.
Autre temps fort, 1990, avec la venue de cinq trois-mâts : Shenandoah, le
magnifique Créole, Raphaelo, Aquarius et Fleurt Je. 1991 voit trois bateaux d’exception pointer l’étrave : Pen
Duick d’Eric Tabarly qui vient goûter pour la première fois aux eaux de la Grande Bleue, le Class
J Endeavour defender de la Coupe de l’America ans les années 30 et Matador, le célèbre maxi champion du
monde en titre appartenant alors à un certain Bill Koch.
1993 accueillera le splendide Tuiga. 1995 célébrera le retour de Kentra et la venue de Mariette. Pour l’anecdote, il
faut savoir que lors du tournage du film mythique «Et Dieu créa la femme», Brigitte Bardot avait passé beaucoup
de temps à bord de Kentra. Une fois de plus, un de ces fameux et magiques «hasards» de la Nioulargue !
Mais après tant d’années de succès et de reconnaissance, la seizième édition connaîtra un drame. Une collision entre Mariette et un 6M JI, Taos Brett IV qui endeuille l’épreuve et la met entre parenthèse pendant trois ans.
Ce n’est qu’en 1999 que les Voiles de Saint-Tropez reprennent le flambeau jamais éteint.
Et comme par magie, l’automne a retrouvé ses lumières sur les voiles en Mylar et en coton, les défis ont de nouveau fleuri au coin des comptoirs et les parties de boule ont repris sur la place des Lices mêlant Tropéziens et marins du monde entier.

REPÈRES
1981 : Duel entre le 12M JI Ikra et Pride, un Swan 44. Patrice de Colmont crée la «Club 55 Cup».
1983 : L’équipage de Kiaola III fête des plus dignement la victoire historique d’Australia II au soir de la finale de la Coupe de l’America.
1984 : Le Class J Velsheda est présent et les maxis impressionnent. Coriolan IV, Helisara, Gitana et Mephisto rivalisent de puissance, Eric Tabarly et Harold Cudmore sont entre autres à la barre…
1988 : Naissance de la Florida Cup, une journée de défis hors des normes qui va marquer ensuite les différentes
éditions de la Nioulargue
1990 : Cinq trois-mâts sont là : Créole, Aquarius, Raphaelo, Shenandoah et Fleurt Je. Impressionnant !
1991 : Trois bateaux d’exception répondent présents : Pen Duick d’Eric Tabarly, le Class J Endeavour et Matador,
le maxi champion du monde en titre de Bill Koch. Trois bateaux qui ont marqué à l’encre indélébile les pages du
yachting.
1993 : Le 15M JI Tuiga promène sa superbe restauration. Magique !
1994 : Kentra est de retour à Saint-Tropez, Mariette apparaît.
1995 : Mariette entre en collision avec le 6M JI Taos Brett IV. L’année noire…
1999 : Première édition des Voiles de Saint-Tropez.
2009 : Les 10 ans !
2011 : 13ème édition des Voiles de Saint-Tropez et trentième anniversaire de la régate d’origine : la Nioulargue.
2019 : Les 20 ans !