Hommages à Michèle

Chère Michèle,

Jusqu’à ton dernier souffle, tu as saisi chaque occasion et profité de chaque rencontre pour faire éclore ce que la vie nous offre de beau.

En revivant intérieurement ce que j’ai vécu avec toi, je commence par revoir ton regard à la fois vif, expressif, accueillant et bienveillant.

J’entends aussi ta voix et je revois l’enthousiasme avec lequel tu nous entraînais à chanter à la messe du 15 août chez les clarisses, à Evian, la part que tu prenais à la réussite de la fête qui suivait au Bennevy, le plaisir que nous avions à danser ensemble, l’aspect positif et confiant de tes propos dans nos conversations, bref, toutes les façons dont tu manifestais ton goût pour la vie et ton attention pour ton prochain.

Enfants, nous nous entendions si bien qu’au seuil de l’adolescence, j’en étais venu à regretter d’être ton cousin germain car cela m’empêchait d’envisager de t’épouser!

Puis le temps a passé. Reyes et moi avons été invités à toutes les fêtes de famille que tu as données avec Bernard. Nous nous en sommes réjouis et nous vous en sommes très reconnaissants. Elles portaient toutes ta marque, Michèle. C’était la joie, l’affection, l’enthousiasme et l’harmonie.

Mardi dernier, tu as été baignée de la lumière qui a poussé les bergers à se rendre à la Crèche et tu as été accueillie à bras ouverts par Celui qui nous a révélé être la Vie.

Aussi te savons-nous au Royaume des vivants.

Merci Michèle pour tout ce que tu nous as donné, pour ton rayonnement, pour ta joie, pour ton affection, pour ta soif de vivre.

Jean-Pierre

______________________________

MAMAN…

Nous t’imaginons à côté de nous en disant : « il faut que je vous dise une chose mes chéris ; je suis HEU-REUSE. On est tous ensemble ! ».

Tu as raison Maman, nous sommes rassemblés aujourd’hui pour te célébrer. C’est une fête de famille, un autre style de 15 août Nicod mais en mieux car tes amis sont là aussi pour célébrer la femme extraordinaire que tu es.

Nous aimerions aussi te dire que nous sommes heureux aussi, enfin… triste mais heureux. Tu es enfin délivrée de ce corps qui t’entravait, de cette maladie qui sans te faire souffrir t’a diminuée petit à petit. Tu t’es bien battue ! Nous t’entendons nous dire que tu n’aimes pas ce mot, il appartient à un répertoire trop guerrier. Reprenons-nous alors : « Tu t’es bien défendue ces deux dernières années ». Jusqu’au dernier souffle tu as été dans ton rôle de mère qui donne l’exemple. Ton dernier message aura été que la vie est belle, et qu’il faut en profiter jusqu’au bout.

Nous avons reçu tant de messages de tes neveux, nièces, frères, sœurs, amis, cousins qui sont tous unanimes à ton égard. Ils évoquent tous ta bienveillance, ta tendresse, ta générosité de cœur, ta gentillesse, ta joie de vivre, ton accueil. La maison était toujours ouverte pour accueillir tes amis, les nôtres, ta famille. Ils se sentaient bien chez nous. Un dîner pour 8 se transformait en un claquement de doigt en un dîner pour 12. Ton ouverture d’esprit te permettait d’accepter les gens tels qu’ils étaient, sans jugement. Qu’il est doux et structurant pour des enfants de savoir sa maman aimée et appréciée pour ses qualités. Je suis sûre que ça nous portera longtemps quand ton absence sera trop lourde.

Maman, si tu savais comme tu étais en avance sur ton temps ! Aujourd’hui, tout le monde parle de Yoga, de méditation, de végétarisme, de vivre l’instant présent, de faire des retraites bien-être… Pour toi, il y a déjà 40 ans, tu en faisais un mode de vie et pas juste un truc cool à raconter dans un dîner. Presque toute ta vie tu as été en quête de toi même, tu voulais comprendre qui tu étais pour guérir tes blessures intimes et ainsi vivre en harmonie avec les autres. Tu as toujours pensé que changer le monde passait par un changement en nous d’abord. Se nettoyer pour mieux irriguer le monde. Nous ne comprenions pas toujours la façon dont tu procédais mais, là aussi, tu étais peut-être trop en avance sur ton temps !

Tu as été pour nos enfants une grand-mère tendre, disponible, joyeuse, à l’écoute et toujours prête à répondre à leurs demandes les plus farfelues. Tu vas beaucoup leur manquer. Nous essayerons de leur transmettre les valeurs qui t’étaient chères : l’harmonie, la famille, l’amour de l’autre et tant d’autres. Nous parlerons donc de toi à ton sixième petit enfant qui arrive bientôt pour continuer à te faire vivre. En effet, nous aimons cette conception de la mort. Celle qui considère que l’âme est éternelle et qu’une personne ne meurt que quand on cesse de la faire vivre à travers les autres, les vivants, quand on ne prononce plus son prénom, quand on ne parle plus d’elle. Quand les descendants sont en vie, alors l’être cher est en vie.

Viens avec nous après la cérémonie, tu verras, on va parler de toi, de tout, de rien, juste être ensemble et te faire vivre.

Maman, nous t’aimons du plus profond de notre être. A bientôt

Sandrine, Gregory et Ségolène

______________________________

Pour que tu ne meures pas d’Yves Duteil

Chanté par Clémentine, sa petite-fille

______________________________ 

Tu navigues tranquille en pleine mer, pas de vagues, une mer d’huile, le soleil brille, et tu profites du calme infini. Tu croises des marins et, tous, tu les marqueras par ta sagesse, ta bienveillance, tes connaissances et ton amour. Un amour qui, d’après toi, ferait tourner le monde.

Une escale sur le bassin d’Arcachon où tu passes des moments privilégiés avec ton équipage, balles aux prisonniers, tennis, marche, vélo, balades, gaufres, spritz, baignade, ah ! non, c’est vrai que tu n’es pas un marin d’eau froide.  Le Pyla, ce lieu où tu as su créer un point d’ancrage, un endroit de bonheur, de joie et d’amour où tous ont toujours eu un plaisir immense à se retrouver.

Tu poursuis ensuite ta route cap vers Val d’Isère, un climat plus froid mais où l’ambiance n’en est pas moins chaleureuse. Lieu où tu apprends à tes plus jeunes moussaillons à skier, où tu invites tes matelots à passer les fêtes, une fois de plus un repère pour tous.

Très dynamique tu reprends ta traversée au cours de laquelle tu découvriras et feras découvrir à tes matelots de nouvelles villes, pays et cultures. Tu enseigneras la bienveillance, l’ouverture d’esprit et surtout l’ouverture du cœur.

Parfois incomprise, mais toujours respectée et écoutée, tu es la capitaine par excellence qui parvient toujours à rassembler son équipage.

Le brouillard s’installe, la mer s’agite, tu te sens prise de panique, tu ne comprends pas d’où ça vient mais ça te paralyse. Heureusement, un bateau s’approche et t’interpelle ; à force de volonté et de courage tu te redresses. Ton équipage s’approche et tous ensemble, main dans la main, vous soufflez de toutes vos forces pour faire disparaître les nuages. La mer se calme, le brouillard s’éloigne ; ensemble, vous avez calmez cette tempête.

Petit à petit tu te remets, jour après jours, tu te retrouves. Tu sens l’odeur des vignes, tu sers tes moussaillons fort dans tes bras, tu prends le soleil et la mer semble redevenir très douce. Tu profites du temps qui t’est accordé et tu partages. L’orage semble être un lointain souvenir.

Mais il revient, tu es bousculée, trimbalée mais tu t’accroches. Le bateau tangue, les voiles frémissent et claquent. La mer frappe.

Les vagues jaillissent et t’emportent, tu es déboussolée. Plus de nord, plus d’ouest, plus de cap. Seuls de gros nuages noirs qui t’empêchent d’y voir clair.

L’orage gronde, il s’empare du ciel et de la mer. Tu te bats, tu tiens la barre de toutes tes forces et tu tentes de garder le cap. Tu luttes, tu te débats, hors de question pour toi de baisser les bras.

Et puis le calme, une plénitude, un silence infini. La suite tu l’écriras…
Mais pour toujours on t’aimera.

Pour Mam

Clémentine, Anaïs, Valentin, Maÿlis et Léopold

______________________________

Chère Michèle,

Nous avons eu la chance d’habiter pendant de nombreuses années le même immeuble au boulevard de Grancy. Toi, Régine, Pascal et moi étions comme des frères et sœurs. Nous allions ensemble à l’école de Mont Olivet où tu m’as contaminé définitivement avec ton orthographe. Nous faisions souvent des échanges à midi pour le déjeuner. J’essayais d’éviter le vendredi chez tes parents car il y avait du poisson avec des arrêtes et que, chez nous, Maman oubliait très souvent le jour d’abstinence. Nous passions même nos vacances d’hivers ensemble à Verbier et Zermatt, où tu nous envoutais par ta joie et ton style à ski. Tu n’appréciais toutefois pas du tout que tes parents nous demandent de te chaperonner le soir, prétextant qu’à l’adolescence les filles sont plus matures que les garçons. Pascal et moi étions offusqués par cette attitude.

Puis nous avons vécu sur différents continents mais Bernard et toi avaient eu la gentillesse de venir nous voir lors de votre voyage de noces à San Francisco, ou habitaient également Maria-Cristina et Gilbert. Bernard, je n’en dirai pas plus. Quelques années plus tard, j’ai passé de longues semaines chez toi à l’avenue Niel quand je venais travailler à Paris. Votre connivence et joie de vivre, à toi et Bernard, me fascinaient.

Tu as toujours été présente à nos côtés dans les moments difficiles comme le jour, où allongée sur le lit à côté de mon père car tu avais mal au dos, tu as animé le chapelet jusqu’à son dernier souffle.

Nous avons également fait des voyages ensemble au Maroc et aux Canaries. Ton émerveillement et ton enthousiasme devant tout arrivaient même à m’exacerber ; tu ne voyais donc pas que les gens là-bas n’étaient pas comme nous, que la cuisine était très grasse et que les infrastructures étaient en piteux état.

Enfin ce fût votre retour en Suisse et nous avons pu nous retrouver. Bernard et toi avaient même rejoint le club exclusif de la pédale gourmande. Tu y participais avec gaité et sillonnais avec nous le gros de Vaud quand Bernard et toi arrivaient au point de rendez-vous avec des vélos en état de marche, ce qui n’était pas toujours le cas.

Tous ici te promettons que nous nous occuperons bien de Bernard. Nous comptons toutefois sur toi pour que, quand il deviendra sombre, tu lui dises fermement mais gentiment, comme tu sais si bien le faire, de rester positif.

Nous t’aimons tous tendrement et tu nous manques déjà beaucoup.

,Jean-François

______________________________ 

« Ils ont dû applaudir au ciel lorsqu’elle est arrivée ». Michèle, c’est par ces mots que Philippe Ader, notre cousin, petit frère de Foucauld, a accueilli la nouvelle de la mort de ta mère, tante Cricri. Comme elle, tu t’es battue avec tant de courage contre la maladie, en vaillant petit soldat, que je suis sûre que, toi aussi, tu es arrivée au paradis sous les applaudissements !

Au soir de ta vie tu avais compris où était l’essentiel : le 8 décembre, nous t’avons rendu visite avec Christophe à l’hôpital, nous avons commencé par évoquer de vieux souvenirs mais cela ne retenait pas ton attention, puis Christophe t’a dit : «notre vocation c’est d’aimer, notre vocation c’est l’amour » alors ton visage s’est éclairé, tu as retrouvé toute ton énergie et tu t’es mise à parler, parler, tu étais intarissable, tu voulais à tout prix faire passer ton message d’amour et tu accompagnais tes paroles de gestes affectueux : tu caressais mes mains et les embrassais, tu rayonnais, Dieu était en toi. Car comme le dit saint Jean dans sa première lettre : « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection. » il dit encore : « Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. »

Merci Michèle, sur ton lit d’hôpital tu nous as donné un moment de grâce et fais entrevoir le bonheur de l’éternité. Profites en pleinement, toi qui aimais tellement chanter et danser : chante avec les anges, danse devant Dieu, nous te retrouverons un jour et en attendant veille sur nous.

Béatrice

______________________________ 

Aurélie

Michèle notre tante, précurseur du yoga, de l’équilibre du corps et des médecines alternatives, tu as su nous ouvrir à un monde de curiosité tourné vers la joie, l’amour et le partage avec les autres. Tu as su t’épanouir et créer ton propre chemin avec tous ceux que tu aimais et tu nous as donné une longueur d’avance pour aborder notre décennie !

Au-delà du tofu, des tartes aux 1000 légumes, du soja et de toutes ces senteurs orientales qui planaient dans ta cuisine (on était aussi content quand Bernard faisait son poulet aux légumes 😊), tu nous as sensibilisé et ouvert à d’autres horizons, d’autres modes de pensée, d’autres comportements. Tu nous as fait rencontrer des personnes étonnantes comme YoYo ou le swami Tu nous as parfois étonnés, nous famille de médecin, en essayant notamment de nous expliquer qu’un pendule pouvait déterminer le remède magique.

Tu nous entrainais petits et grands dans des chants dynamiques et parfois vertigineux tellement tu montais haut !

Estelle

La tendresse de ton regard, ton sourire complice et ton intention sans réserve à nous montrer l’Amour comme essence vitale au quotidien, nous ont toujours apporté légèreté et gaité dans notre enfance. Ton énergie solaire irradiait la famille. Tu resteras toujours pour nous un exemple de Liberté d’esprit et du corps, une onde positive avec toujours comme trame le respect de l’autre, la douceur, la bienveillance, l’écoute et le respect de soi même. Tu nous ramènes aux valeurs essentielles.

Loyse

Michèle et Bernard, que de bons moments partagés avec vous à Évian, Verbier, Garches, Val d’Isère ou encore Lutry : entre chants, sport et fêtes que vous saviez organiser, en toute simplicité en mettant les petits plats dans les grands. On était bien chez vous 😊

Toujours un matelas pour nous accueillir. Vous nous laissiez même faire des parties de toboggans en hurlant dans les escaliers de votre maison. C’est un souvenir qui nous revient souvent à l’esprit, vraiment un bon souvenir cet escalier !

Coralie

Michèle, si fière de voir ses enfants épanouis, à l’affut de nouvelles aventures. Des cousins Ligonnet si naturels et aimants avec leur famille. Merci d’avoir permis que Sandrine, Gregory et Ségolène soient pour les cousins comme des frères. Nous avons eu beaucoup de chance de grandir les 18 cousins ensemble et maintenant la famille s’agrandit et nous vieillissons avec toujours autant de complicité et de bonheur à nous retrouver.

Michèle tu as rejoint les étoiles, en cette période de l’épiphanie… Quel beau témoignage ! C’est avec le sourire dans nos cœurs que nous te disons « au revoir » Lorsque nous lèverons les yeux vers le ciel, les étoiles nous permettront de ne jamais t’oublier:

C’est l’amour, c’est l’amour qui fait tourner le monde
C’est l’amour, c’est l’amour, c’est l’amour qui fait tourner le monde
C’est l’amour, c’est l’amour, c’est l’amour qui fait tourner le monde
C’est l’amour, qui fait tourner le monde
C’est toi, c’est moi c’est toi qui fais tourner le monde
C’est toi, c’est moi c’est toi qui fais tourner le monde
C’est toi, c’est moi c’est toi qui fais tourner le monde
C’est toi qui fais tourner le monde

La cousinade

______________________________ 

Ainsi s’en est allée ma petite cousine Michèle.

A sa naissance j’étais déjà un vieux cousin, un vieillard de 9 ans ! Et cette naissance arrivait au moment où mon Cher Oncle Pierre et Tante Cricri avaient terminé mon éducation en famille à l’avenue de Colonges à Lausanne avec un grand succès. Pendant ce temps Joseph, Oncle José, un homme merveilleux nous attendait à Paris. C’était mon Père. C’était la guerre !

A Lausanne instinctivement je m’étais pris d’affection pour cette nouvelle cousine. Certains souvenirs me ramènent au Bennevy où, à l’occasion de jeux perdus, je donnais des gages qui ont permis à Michèle d’avaler des sauterelles ou des papillons trempés dans du miel. C’était l’époque ou Michèle entrait quelquefois en conflit avec sa Mère et se transformait en Stryge, ces démons femelles ailés, mi-femmes, mi-oiseaux, qui poussent des cris stridents. « Tu sais pourquoi on l’appelle Cricri ?»

Mais souvenez-vous de son entrain pour nous faire chanter à la Messe du 15 Août 1990 à Évian, et sa participation au 27 Août 2008 à Gstaad, magnifiquement reçus par Bernard, où elle chantait devant Oncle Jean « C’est l’amour, c’est l’amour qui fait tourner le monde ». Nous touchons là, à mes yeux, à l’être profond qu’a toujours été Michèle. Elle avait au départ des difficultés à la lecture. Je lui avais même donné des cours à Évian et à Paris qu’elle acceptait bien volontiers.

De la croyance chrétienne on l’a vu ensuite s’intéresser à d’autres exercices spirituels dont, je dois le dire, je ne voyais pas le sens ni l’importance. Or ce fut très important dans la vie de notre cousine qui découvrait des horizons dont, me semble-t-il, nous étions exclus. Pour Michèle, lorsqu’on abordait ce sujet elle franchissait un porche et nous ne pouvions la suivre. Je pourrais rapprocher cette mystique à celle de Grégoire le Grand, 64ème Pape en l’an 590, qui a fait autorité durant son pontificat dans le domaine des rapports entre l’Église et la cité temporelle. Il a donné une très grande importance aux porches des cathédrales qui devaient faire une rupture entre la vie du dehors et la spiritualité au dedans. Pour cela il imposa des sculptures et des couleurs qui décoraient les porches des églises et des cathédrales. Dehors la beauté, à l’intérieur la spiritualité. Michèle ne nous laissait pas passer ce porche.

Un jour, alors que nous nous promenions, je lui posais la question : « Mais, Michèle, que cherches-tu dans ces rencontres et réunions loin de chez toi ?» « Je cherche mon MOI ! ». Alors, sachant certains problèmes familiaux je lui dit : « Et quand tu auras trouvé ton toi, demandes-toi ce que tu y trouveras ! un être très aimant qui t’attend. Patiemment. Passionnément. Lui il a trouvé son soi et voudrait le partager ».

Michèle, avec Bernard, a su donner son entrain à ses enfants. A Ségolène qui a rempli la tête des petits enfants avec la poésie de ses livres. A Sandrine qui, avec Vincent fait rentrer les fleurs et la nature dans nos maisons et dans nos villes. A Gregory qui, avec sa jeune Diana a fait le rapprochement entre l’Orient et l’Occident.

Pour moi, quand on se rapproche de la ligne d’arrivée, les années deviennent des heures, et nous incite à la réflexion. Oui Michèle est partie en laissant un grand calme familial. Bernard, je m’adresse à toi qui connais la faculté d’accueil de Claude, si un jour tu veux te changer les idées, partager, échanger, tu connais notre rue, celle qui est un signal pour se retrouver.

Michèle nous a montré ses facultés de courage en voyant la conscience s’éloigner avec la vie. Elle a rejoint ses parents et Ines, fille de Jean-François, notre petite princesse. Entourée de ses enfants, ses petits-enfants qu’elle chérissait, nous savons qu’elle a rejoint un ciel qui lui rendra la vie. Le Seigneur, là-haut, lui a déjà tendu les bras.

Yves

______________________________ 

Michèle ! Quelle profonde émotion, quelle surprise d’être là aujourd’hui. Eh oui ! Il y a moins de trois ans, pleine de vie tu respirais la joie, l’espoir, le rire, l’amour de tout. De notre fratrie de six frères et sœurs nous pensions aisément que tu serais la dernière à quitter cette incarnation.

Tu me rappelais que depuis plus de quarante ans tu as cherché à comprendre le sens de la vie, ce qui est à l’origine de la désolation, à l’origine du bonheur. Que fallait-il entreprendre pour vivre heureuse, pour rendre les autres heureux ? Pour cela tu t’es tournée vers les valeurs spirituelles, vers le don de soi à travers la famille, les mouvements scouts, les œuvres paroissiales, les associations. Notre famille vit ces valeurs. Placide et Marie et leurs enfants pour toi Pierre et Cricri nous les ont transmises. C’est ce qui fait que nous nous entendons bien entre nous, nous nous respectons.

Tu t’es également ouverte à d’autres valeurs comme l’indouisme, le bouddhisme, la psychologie. Des enseignements venus d’Asie, tu as été sensible à l’enseignement transmis de maître à disciple. Tu es restée un certain temps auprès de Swami qui t’as permis de franchir des étapes intérieures, de t’ouvrir au yoga.
Tu l’as enseigné, as approfondi ces univers intérieurs ; tu as su transmettre à tes élèves jusqu’à il y a quelques mois l’harmonie du corps et celle de l’âme.
Oui les conflits ne se règlent pas par des coups de gueules, par les rapports de force mais en cherchant en soi-même le pourquoi, l’origine de la disharmonie et la transformer en énergie harmonieuse.

La maladie ne t’a pas empêché de vivre pleinement deux autres valeurs :

Être dans le moment présent. Ne pas craindre le futur (tu as été confronté à la dégradation progressive du corps en étant pleinement présente à tout ce qui t’arrivait); ne pas regretter le passé. Tout de suite après l’opération tu étais là acceptant tout ce qui t’arrivait. Toutes ces valeurs que tu as faites tiennes t’ont amené à ne pas vivre la révolte, la colère, le rejet de Dieu. Nous t’avons tous sentie sereine dans les périodes de rémissions comme dans les crises. Quel bel exemple. Grâce à la paix intérieure qui ne t’a pas quittée tu as changé chez beaucoup d’entre nous notre propre relation à la maladie, à la mort. Oui tu as été profondément sereine jour après jour. Merci !

L’autre valeur que tu as pratiqué tout au long de ta vie et pendant cette maladie c’est l’Amour. Nous connaissons tous la valeur universelle de l’amour. Toi tu l’as pratiqué encore et encore engendrant la joie, le respect de l’autre, l’enthousiasme. En ont profité tes trois enfants Sandrine, Grégory, Ségolène, tes petits enfants, ton entourage.

Michèle merci pour celle que tu es, merci pour celle que tu as été, et comme le dit la chanson, les étoiles entres elles ne parleront que de toi.
Avec tout notre Amour, tu resteras pour toujours dans nos cœurs.

Thierry

______________________________

Sacré-Cœur à Lausanne, le 8 janvier 2022